ERIC BURDON : ‘Til Your River Runs Dry (2014)
On ne présente plus Eric Burdon, chanteur des Animals et interprète du fameux « House Of The Rising Sun », repris avec le succès que l’on sait par Mr Halliday. Bon, ce gentleman issu de la british invasion des sixties n’a pas fait que ça et il a composé bien d’autres chansons. D’accord, certains verront l’absence d’intérêt de s’attarder sur la dernière production d’un vieux fossile au parcours en dents de scie. Cependant, Eric Burdon a encore pas mal de tours dans son sac comme le prouve son dernier album qui s’ouvre sur la belle ballade « Water », ornée d’un bon thème de guitare. « Devil And Jesus », mélange de « swamp rock » et de rhythm'n’blues, se teinte de colorations à la Tony Joe White. « Old Habits Die Hard » se situe au carrefour du rock sudiste et de Creedence Clearwater Revival, avec un solo de guitare efficace. Eric Burdon rend aussi hommage au grand Bo Diddley avec « Bo Diddley Special » sur le rythme mondialement connu du « jungle beat ». Une bonne slide glisse sur « In The Ground » et « River Is Rising » est à mi-chemin entre le gospel et le style New Orleans. Eric joue un coup de maître avec la splendide ballade « Medicine Man » et son court (mais superbe) solo de guitare rempli d’émotion. Un solo de piano expert émerge du blues jazzy « Invitation To The White House ». Quant à la reprise de « Before You Accuse Me » de Bo Diddley, elle frappe fort avec une guitare rythmique bien au fond des temps, une section de cuivres et un solo de gratte tranchant comme un rasoir.La voix originale et usée d’Eric ainsi que les arrangements judicieusement choisis confèrent à cet album une ambiance particulière. Et même si la gloire l’a délaissé, Eric Burdon n’en demeure pas moins une légende de la musique. Et il le prouve encore une fois avec cette galette nostalgique et de toute beauté, malheureusement arrivée trop tard dans la carrière de l’Animal.Les fans ne seront pas déçus, les mélomanes apprécieront… et les autres s’en foutront. C’est la vie !
Olivier Aubry